所属专辑:Leo Ferre Chante Les Poetes
歌手: Léo Ferré
时长: 03:32
Est-Ce Ainsi Que Les Hommes Vivent? - Léo Ferré[00:00:00]
Written by:Léo Ferré[00:00:01]
Tout est affaire de décor[00:00:10]
Changer de lit changer de corps[00:00:12]
A quoi bon puisque c'est encore[00:00:14]
Moi qui moi même me trahis[00:00:16]
Moi qui me traîne et m'éparpille[00:00:18]
Et mon ombre se déshabille[00:00:20]
Dans les bras semblables des filles[00:00:21]
Où j'ai cru trouver un pays[00:00:23]
Coeur léger coeur changeant c oeur lourd[00:00:29]
Le temps de rêver est bien court[00:00:32]
Que faut il faire de mes jours[00:00:33]
Que faut il faire de mes nuits[00:00:35]
Je n'avais amour ni demeure[00:00:37]
Nulle part où je vive ou meure[00:00:39]
Je passais comme la rumeur[00:00:40]
Je m'endormais comme le bruit[00:00:43]
Est ce ainsi que les hommes vivent[00:00:48]
Et leurs baisers au loin les suivent[00:00:53]
C'était un temps déraisonnable[00:01:01]
On avait mis les morts à table[00:01:03]
On faisait des châteaux de sable[00:01:05]
On prenait les loups pour des chiens[00:01:06]
Tout changeait de pôle et d'épaule[00:01:09]
Le pièce était elle ou non drôle[00:01:11]
Moi si j'y tenais mal mon rôle[00:01:12]
C'était de n'y comprendre rien[00:01:14]
Dans le quartier hohenzollern[00:01:21]
Entre la sarre et les casernes[00:01:23]
Comme les fleurs de la luzerne[00:01:24]
Fleurissaient les seins de lola[00:01:26]
Elle avait un coeur d'hirondelle[00:01:28]
Sur le canapé du bordel[00:01:30]
Je venais de m'allonger près d'elle[00:01:32]
Dans les hoquets du pianola[00:01:34]
Est ce ainsi que les hommes vivent[00:01:38]
Et leurs baisers au loin les suivent[00:01:45]
Le ciel était gris de nuages[00:01:52]
Il y volait des oies sauvages[00:01:55]
Qui criaient la mort au passage[00:01:57]
Au dessus des maisons et des quais[00:01:59]
Je les voyais par la fenêtre[00:02:01]
Leur chant triste entrait dans mon être[00:02:02]
Et je croyais y reconnaître[00:02:04]
Du rainer maria rilke[00:02:05]
Elle était brune et pourtant blanche[00:02:07]
Ses cheveux tombaient sur ses hanches[00:02:14]
Et la semaine et le dimanche[00:02:16]
Elle ouvrait à tous ses bras nus[00:02:18]
Elle avait des yeux de faïence[00:02:19]
Et travaillait avec vaillance[00:02:21]
Pour un artilleur de mayence[00:02:23]
Qui n'en est jamais revenu[00:02:25]
Est ce ainsi que les hommes vivent[00:02:30]
Et leurs baisers au loin les suivent[00:02:35]
Il est d'autres soldats en ville[00:02:43]
Et la nuit montent les civils[00:02:45]
Remets du rimmel à tes cils[00:02:47]
Lola qui t'en iras bientôt[00:02:49]
Encore n verre de liqueur[00:02:51]
Ce fut en avril à cinq heures[00:02:52]
Au petit jour que dans ton coeur[00:02:55]
Un dragon plongea son couteau[00:02:57]
Est ce ainsi que les hommes vivent[00:03:03]
Et leurs baisers au loin les suivent[00:03:08]
Comme des soleils révolus[00:03:14]