[00:00:01] 作词 : florian ordonez/olivio ordonez [00:00:10] quand la lune apparaît, tu peux la croiser en ville [00:00:13] elle a deux prénoms, un pour la vie, l'autre pour la nuit [00:00:17] une croix sur ses études, le temps lui a mené la vie dure [00:00:19] entre le café et la pharmacie, elle a ses habitudes [00:00:22] l'habitude d'être dans le froid, les jambes à l'air [00:00:25] toute droite dans l'noir, on la confondrait avec un lampadaire [00:00:28] un combat contre la montre, elle danse avec son ombre [00:00:31] bien trop jeune pour faire le plus vieux métier du monde [00:00:34] son parfum mélangé à l'odeur d'essence qui l'entoure [00:00:36] elle se donne le droit de croire qu'elle pourra partir un jour [00:00:39] elle a laissé ses rêves s’abîmer à quelques rues [00:00:42] certaines le font par choix, elle, ne l'a jamais eu [00:00:45] en rentrant elle ferme les yeux devant l'miroir de l'ascenseur [00:00:48] la nuit tous les chats sont gris et tous ses clients sont seuls [00:00:51] ils emportent un peu d'elle quand ils referment la porte [00:00:54] et des traces apparaissent quand les caresses deviennent trop fortes [00:00:57] elle est intelligente et drôle, mais pour être honnête [00:00:59] les hommes qui viennent la voir ne sont pas là pour la connaitre [00:01:02] sous la grande ourse, elle fait tout pour leur faire envie [00:01:05] elle doute, et quand son maquillage coule elle dit que c'est la pluie [00:01:08] bien sûr elle voudrait être ailleurs, partir d'ici [00:01:11] mais elle est prise en otage par l'café et la pharmacie [00:01:14] cernée, vue que chaque soir est déjà demain [00:01:16] elle a des tonnes de regrets coincés dans son p'tit sac à main [00:01:19] les saisons passent, on s'habitue aux angoisses [00:01:22] elle s'dit que ça pourrait être pire en regardant le sdf d'en face [00:01:25] les destins se ressemblent dans l'périmètre [00:01:27] elle fait les cents pas, en restant là elle a fait de milliers de kilomètres [00:01:31] souvent, son prince charmant s'évapore comme un mirage [00:01:34] ils se souviennent pas d'son prénom, elle veut oublier leurs visages [00:01:37] des sacrifices pour un meilleur avenir [00:01:39] si la lune pouvait parler, elle en aurait des choses à dire [00:01:42] elle a un fils, son petit bout d'âme, son moment de calme [00:01:46] l'étoile qui la guide dans la nuit noire [00:01:48] elle le rejoint aux aurores après l'horreur [00:01:51] elle se conforte dans son odeur, son cœur et son corps [00:01:54] il ne sait pas encore pour son bout de trottoir [00:01:57] il lui donne l'amour qu'on lui donne pas le soir [00:02:00] elle le regarde dormir, d'un coup elle désespère [00:02:02] comment lui expliquer où est passé son père ? [00:02:05] un jour elle partira, elle l’amènera au loin [00:02:08] elle fermera une valise, elle a hâte, un beau matin [00:02:11] elle s’échappera des griffes du périph' de paris [00:02:14] elle aura une maison, un chien, un château, un mari [00:02:17] elle s'est promis que tout ça ne durerait pas [00:02:19] une mauvaise passe qui s'en ira, oui, elle croit au miracle [00:02:22] elle en vient presque à oublier qu'elle doit retourner cette nuit [00:02:25] entre le café et la pharmacie [00:02:28] sa mère pense qu'elle est engagée comme danseuse dans un cabaret [00:02:32] mais sa scène fait deux mètre carrés [00:02:35] c'était la plus belle quand elle était au pays [00:02:37] elle lui donne des nouvelles, des mensonges bien écrits [00:02:40] elle fait bonne figure, mais au moment de raccrocher [00:02:42] ça la brûle de lui dire de venir la chercher [00:02:45] mais elle sait qu'ils sont là, les loups qui la surveillent [00:02:48] elle voudrait pas qu'ils s'en prennent à sa seule merveille [00:02:51] nous, on sortait de boîte, dans une voiture on roulait vite [00:02:54] de la fumée, de la musique, rien qu'entre amis on voulait rire [00:02:57] on avait pas envie de rentrer et certains avaient trop bu [00:02:59] on savait pas trop où aller, quand soudain on l'a vue [00:03:02] d'un coup, on a ralenti, lorsqu'on est passé