[00:04:20] Rentrer Chez Moi - Abd Al Malik [00:04:20] Le soleil se termine au loin, embrase les tours, [00:04:20] Je marche seul comme ceux que n'embrasse plus l'amour. [00:04:20] Les rues sont larges, pavées d'l'or d'mes souvenirs d'enfance [00:04:20] Et les murs noircis d'jaune pisse triste adolescence. [00:04:20] Bien qu'il fasse depuis peu nuit, c'est comme si le jour n'se levait jamais vraiment ici. [00:04:20] Rêves collectifs, argent sale, femmes, voitures, [00:04:20] Tu m'étonnes que ma vie ne soit pas faite sans rature [00:04:20] Je m'suis longtemps d'mandé c'qu'il y avait au-delà des immeubles, [00:04:20] Cette question creuse un trou que souvent le vide meuble [00:04:20] Mais bref j'ai vu la suite comme la terre promise [00:04:20] Et une vie moins digne ne pourrait être admise. [00:04:20] J'recrache comme l'herbe l'air d'hiver [00:04:20] Du haut d'ma dégaine fait pour les faits divers. [00:04:20] Le bus arrive que j'prends comme tout le monde, [00:04:20] J'voudrais bien avoir d'la thune comme tant d'monde, [00:04:20] Je veux … [00:04:20] Je veux rentrer chez moi, [00:04:20] Laissez-moi simplement rentrer chez moi, [00:04:20] Juste rentrer chez moi, [00:04:20] Laissez-moi juste rentrer chez moi, [00:04:20] Laissez-moi simplement rentrer chez moi, [00:04:20] Je veux juste, juste rentrer chez moi, [00:04:20] Laissez-moi simplement rentrer chez moi, [00:04:20] Laissez-moi juste rentrer chez moi [00:04:20] Laissez-moi simplement rentrer chez moi. [00:04:20] Nos visages sont tous différents et tous anonymes [00:04:20] Pourtant c'est la même mélancolie que l'on décline [00:04:20] Tous, à l'ombre de nos tracas quotidiens, [00:04:20] Probablement tous moins proches du tout que du rien. [00:04:20] Ma mère hausserait les épaules et m'dirait « c'est comme ça [00:04:20] Que veux-tu, n'est-ce pas ici qu'on a porté nos pas ? » [00:04:20] Une vieille dame « Madame, est-ce que vous voulez vous asseoir ? » [00:04:20] Elle saisit fort son sac à main et fait semblant de n'pas m'voir. [00:04:20] Mon indifférence, sa peur réglées sur le même conditionnement [00:04:20] Parce que c'est comme ça qu'on vit depuis tellement longtemps [00:04:20] On s'croise, on s'toise c'est rare qu'on échange, [00:04:20] Ce genre de situations fait qu'des fois on y pense, [00:04:20] Mais ça c'est au mieux, au pire on s'embrouille. [00:04:20] Face à l'autre dans c'monde on a la trouille. [00:04:20] Beaucoup rêvent d'être riches et célèbres [00:04:20] Comme si à part ça tout était funèbre. [00:04:20] Je veux rentrer chez moi, [00:04:20] Laissez-moi simplement rentrer chez moi, [00:04:20] Juste rentrer chez moi, [00:04:20] Laissez-moi juste rentrer chez moi, [00:04:20] Laissez-moi simplement rentrer chez moi, [00:04:20] Je veux juste, juste rentrer chez moi, [00:04:20] Laissez-moi simplement rentrer chez moi, [00:04:20] Laissez-moi juste rentrer chez moi [00:04:20] Laissez-moi simplement rentrer chez moi. [00:04:20] Et quand j'veux descendre les contrôleurs montent. [00:04:20] A peine ils m'voient, y s'braquent comme si j'fraude, y s'trompent. [00:04:20] J'prends mon ticket, j'leur jette à la gueule [00:04:20] Et j'enfonce ma tête dans mon veston, laissez-moi m'en aller, je marche seul. [00:04:20] Les lumières de la ville quand les soirs d'hiver elles s'allument, [00:04:20] C'est tellement agréable, j'avance mais je rêve de recule. [00:04:20] Au bout d'mon bras gauche y a mon sac de sport, [00:04:20] Faut dire qu'j'en ai fait contraint quand j'étais dehors. [00:04:20] Dans l'sac quelques habits propres et quelques bricoles, [00:04:20] Le genre de trucs qui valent rien ici, là-bas d'l'or. [00:04:20] J'pourrais m'sauver, courir puis disparaître [00:04:20] Après sûrement un avis d'recherche les pleurs de ma mère, [00:04:20] Alors ça sert à rien, j'aurais dû y penser avant d'être un vaurien. [00:04:20] J'y suis presque, triste, je vois déjà chez moi d'loin. [00:04:20] D'vant les portes immenses infinies du pénitencier [00:04:20] Bienvenue dans l'abîme de nos destinées. [00:04:20] Je veux rentrer chez moi,