所属专辑:Les chansons d’Aragon chantées par Leo Ferré
歌手: Léo Ferré
时长: 03:29
Est-ce ainsi que les hommes vivent - Léo Ferré[00:00:00]
Written by:Léo Ferré/Louis Aragon[00:00:01]
Tout est affaire de décor[00:00:08]
Changer de lit changer de corps[00:00:10]
A quoi bon puisque c'est encore[00:00:12]
Moi qui moi même me trahis[00:00:14]
Moi qui me traîne et m'éparpille[00:00:15]
Et mon ombre se déshabille[00:00:17]
Dans les bras semblables des filles[00:00:19]
Où j'ai cru trouver un pays[00:00:21]
Cœur léger cœur changeant cœur lourd[00:00:27]
Le temps de rêver est bien court[00:00:29]
Que faut il faire de mes jours[00:00:31]
Que faut il faire de mes nuits[00:00:33]
Je n'avais amour ni demeure[00:00:35]
Nulle part où je vive ou meure[00:00:37]
Je passais comme la rumeur[00:00:39]
Je m'endormais comme le bruit[00:00:41]
Est ce ainsi que les hommes vivent[00:00:45]
Et leurs baisers au loin les suivent[00:00:51]
C'était un temps déraisonnable[00:00:59]
On avait mis les morts à table[00:01:01]
On faisait des châteaux de sable[00:01:03]
On prenait les loups pour des chiens[00:01:05]
Tout changeait de pôle et d'épaule[00:01:07]
La pièce était elle ou non drôle[00:01:09]
Moi si j'y tenais mal mon rôle[00:01:10]
C'était de n'y comprendre rien[00:01:12]
Dans le quartier hohenzollern[00:01:18]
Entre la sarre et les casernes[00:01:20]
Comme les fleurs de la luzerne[00:01:22]
Fleurissaient les seins de lola[00:01:24]
Elle avait un cœur d'hirondelle[00:01:26]
Sur le canapé du bordel[00:01:28]
Je venais m'allonger près d'elle[00:01:30]
Dans les hoquets du pianola[00:01:32]
Est ce ainsi que les hommes vivent[00:01:36]
Et leurs baisers au loin les suivent[00:01:43]
Le ciel était gris de nuages[00:01:50]
Il y volait des oies sauvages[00:01:53]
Qui criaient la mort au passage[00:01:55]
Au dessus des maisons des quais[00:01:56]
Je les voyais par la fenêtre[00:01:59]
Leur chant triste entrait dans mon être[00:02:00]
Et je croyais y reconnaître[00:02:02]
Du rainer Maria rilke[00:02:03]
Elle était brune et pourtant blanche[00:02:10]
Ses cheveux tombaient sur ses hanches[00:02:12]
Et la semaine et le dimanche[00:02:14]
Elle ouvrait à tous ses bras nus[00:02:16]
Elle avait des yeux de faïence[00:02:18]
Elle travaillait avec vaillance[00:02:19]
Pour un artilleur de mayence[00:02:21]
Qui n'en est jamais revenu[00:02:23]
Est ce ainsi que les hommes vivent[00:02:28]
Et leurs baisers au loin les suivent[00:02:33]
Il est d'autres soldats en ville[00:02:41]
Et la nuit montent les civils[00:02:43]
Remets du rimmel à tes cils[00:02:45]
Lola qui t'en iras bientôt[00:02:47]
Encore un verre de liqueur[00:02:48]
Ce fut en avril à cinq heures[00:02:50]
Au petit jour que dans ton cœur[00:02:53]
Un dragon plongea son couteau[00:02:54]
Est ce ainsi que les hommes vivent[00:03:00]
Et leurs baisers au loin[00:03:06]
Les suivent[00:03:09]
Est ce ainsi que les hommes vivent[00:03:12]