所属专辑:Heritage - Chansons De Louis Aragon - Philips (1961)
时长: 03:42
Est-ce ainsi que les hommes Vivent? - Catherine Sauvage[00:00:00]
Written by:Aragon Ferre[00:00:02]
Tout est affaire de decor[00:00:05]
Changer de lit changer de corps[00:00:07]
A quoi bon puisque c'est encor[00:00:09]
Moi qui moi meme me trahis[00:00:11]
Moi qui me traîne et m eparpille[00:00:14]
Et mon ombre se deshabille[00:00:16]
Dans les bras semblables des filles[00:00:18]
Ou j'ai cru trouver un pays[00:00:20]
Coeur leger coeur changeant coeur lourd[00:00:27]
Le temps de rever est bien court[00:00:30]
Que faut il faire de mes jours[00:00:31]
Que faut il faire de mes nuits[00:00:33]
Je n'avais amour ni demeure[00:00:36]
Nulle part où je vive ou meure[00:00:38]
Je passais comme la rumeur[00:00:41]
Je m'endormais comme le bruit[00:00:43]
Estce ainsi que les hommes vivent[00:00:49]
Et leurs baisers au loin les suivent[00:00:54]
Cetait un temps deraisonnable[00:01:03]
On avait mis les morts à table[00:01:05]
On faisait des châteaux de sable[00:01:07]
On prenait les loups pour des chiens[00:01:09]
Tout changeait de pôle et d'epaule[00:01:11]
Le piece etait elle ou non drôle[00:01:13]
Moi si j'y tenais mal mon rôle[00:01:15]
Cetait de n'y comprendre rien[00:01:17]
Dans le quartier hohenzollern[00:01:23]
Entre la sarre et les casernes[00:01:25]
Comme les fleurs de la luzerne[00:01:27]
Fleurissaient les seins de lola[00:01:29]
Elle avait un coeur d'hirondelle[00:01:32]
Sur le canape du bordel[00:01:34]
Je venais de m'allonger pres d'elle[00:01:37]
Dans les hoquets du pianola[00:01:39]
Estce ainsi que les hommes vivent[00:01:45]
Et leurs baisers au loin les suivent[00:01:52]
Le ciel etait gris de nuages[00:02:00]
Il y volait des oies sauvages[00:02:02]
Qui criaient la mort au passage[00:02:04]
Audessus des maisons et des quais[00:02:06]
Je les voyais par la fenetre[00:02:08]
Leur chant triste entrait dans mon être[00:02:10]
Et je croyais y reconnaître[00:02:13]
Du rainer Maria rilke[00:02:15]
Elle etait brune et pourtant blanche[00:02:22]
Ses cheveux tombaient sur ses hanches[00:02:24]
Et la semaine et le dimanche[00:02:26]
Elle ouvrait à tous ses bras nus[00:02:28]
Elle avait des yeux de faïence[00:02:30]
Et travaillait avec vaillance[00:02:32]
Pour un artilleur de mayence[00:02:34]
Qui n'en est jamais revenu[00:02:36]
Estce ainsi que les hommes vivent[00:02:42]
Et leurs baisers au loin les suivent[00:02:47]
Il est d'autres soldats en ville[00:02:55]
Et la nuit montent les civils[00:02:57]
Remets du rimmel à tes cils[00:02:59]
Lola qui t'en iras bientôt[00:03:01]
Encore n verre de liqueur[00:03:03]
Ce fut en avril à cinq heures[00:03:05]
Au petit jour que dans ton coeur[00:03:09]
Un dragon plongea son couteau[00:03:12]
Estce ainsi que les hommes vivent[00:03:19]
Et leurs baisers au loin les suivent[00:03:25]